Changer de point de vue pour avancer : mon expérience des langues
- 20/01/2013
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Changer de point de vue pour avancer : mon expérience des langues
Le défi mensuel de la Croisée des blogs de developpementpersonnel.org est "Question de point de vue : changer de regard pour avancer", organisé par Philippe du blog Apprendre sur soi et avancer. Merci à lui, cela réveille un souvenir de changement radical de point de vue que je trouve intéressant d'exploiter dans notre quête de motivation.
Pendant toutes mes études, j'ai été un élève qui excellait dans ce qui le passionnait, mais était plus que moyen (pire parfois) dans le reste. L'anglais en est un exemple flagrant, et j'ai été le cancre de service pour tous mes professeurs d'anglais au collège et au lycée. Je lui préférais largement le français ou l'espagnol (seconde langue) pour les sonorités, trouvant l'anglais d'une laideur sans borne, à peine moins désagréable que le guttural allemand (un seul texte, un poème de Shakespeare, avait réussi par miracle à trouver grâce à mon oreille). Le vocabulaire m'échappait, la formation des phrases m'était obscure, la grammaire me révulsait par ses étrangetés, les verbes irréguliers dansaient une sarabande de sorcière dans mon crane. Bref, je passais tout juste le niveau acceptable du lycéen au moment du bac.
Pourtant, aujourd'hui je lis des articles et romans en anglais et en américain, j'écris régulièrement sur des forums et autres lieux d'échanges dans la langue "internationale", et si mes phrases ne sont pas toujours correctes, je peux échanger sur des sujets professionnels ou pas avec mes collègues anglophones ou mes confrères non francophones. Comment ai-je pu changer à ce point et renier le franchouillard fainéant que j'ai été? J'ai découvert Internet peu après le bac, avec ses forums, ses listes de discussions, ses bulletins (non, les blogs n'existaient pas encore, et oui, je suis vieux). J'ai découvert que l'anglais était un outil nécessaire et formidable pour échanger avec le monde entier et apprendre bien plus que ce que la sphère francophone écrivait à ce moment là. Motivé par l'informatique et le développement logiciel, je suis aujourd'hui très à l'aise avec la langue.
Mais l'anglais n'est pas la seule langue qui m'a posé problème : le français recèle également des pièges, des complexités, des coups vaches et des chausse-trappes, et un professeur notamment a tenté en vain de m'enseigner l'orthographe et la grammaire au collège. J'ai copié des pages entières du Bescherelle, écrivant verbes après verbes en guise de punitions. J'ai régulièrement eu des notes faibles en dictée.
Aujourd'hui, je tiens un blog, je caresse l'espoir d'écrire nouvelles, romans et livres techniques et pratiques, et surtout j'aime écrire (ce qui justifie l'espoir). Sans aller jusqu'à faire la dictée de Pivot aisément, je suis capable d'écrire de longs textes sans que le correcteur orthographique ne sorte son stylo rouge. Je peux relire un texte rapidement et y trouver la plupart des erreurs, typos et fautes d'accord. Ma transformation est due à l'amour des livres qui me tient depuis des années. A force de lire, à force d'écrire, j'en suis venu à apprécier de bien écrire, tant dans le style que dans la forme. Les deux professeurs de français qui ont suivi le tyran sus-cité y ont aussi contribué, m'enseignant que la langue était bien autre chose qu'une source de souffrances scolaires.
Pour en finir sur les langues, aujourd'hui j'apprends le japonais pour le plaisir, pour aller au Japon et pouvoir en profiter, rencontrer les autochtones et partager avec eux. Et je caresse le secret espoir de lire en version originale un livre que j'ai adoré adolescent. J'aimerai que mon histoire rassure quelques parents d'enfants qui n'ont pas encore trouvé leur voie, et les enfants qui se cherchent encore. Quand la passion sera là, rien ne sera assez difficile pour lui résister.
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Commentaires(s)
- 2013-01-22 18:40:25 - Philippe
Bonsoir Cédric,
Merci pour ta participation avec cette belle apologie des langues. :)
En fait si je comprends bien, c'est quand tu as trouvé un sens et l'utilité que ça pouvait avoir pour toi d'apprendre l'anglais, que tu t'y es mis. C'est ça ?
C'est sympa de donner cet exemple concret, parce-qu'en général (pour ne pas dire toujours) c'est comme ça que ça marche : on arrive à changer en profondeur un comportement, une idée, etc... seulement quand on donne un sens, à ce changement, et qu'on voit l'utilité que ça a pour nous de changer.
後でお会いしましょう
以后见
A plus
:)
- 2013-01-22 20:35:41 - Rémi
De même pour moi avec l'Anglais, aujourd'hui bilingue, j'ai pourtant galéré jusqu'à mes 20 ans, ne comprenant et n'ayant aucun intérêt à apprendre cette langue... On découvre un sujet qui nous passionne et on se rend compte sur Internet que le nombre de ressources en Anglais sont juste énormes,...
- 2013-01-23 17:39:17 - Cédric
Tout à fait, la motivation (pour l'anglais et même le français) devait être concrète pour que j'arrive à m'améliorer franchement, et au final, sans grand effort puisque j'ai intégré cela à ma vie "courante", je me suis immergé dedans.
- 2013-01-29 06:07:41 - Théo
j'ai eu le même problème avec le français, j'étais très mauvais en orthographe et je n'aimais pas lire, enfin ce qu'on m'imposait de lire. Et puis tout à changé quand j'ai trouvé des lectures qui me plaisaient vraiment, et là j'ai commencé à les dévorer et progressivement à m'améliorer naturellement en orthographe. Tout est plus facile quand la passion est au rendez-vous ;)
- 2013-01-31 07:44:07 - Léa
Pour les langues étrangères quand j'étais à l'école, mon problème venait surtout des professeurs qui eux n'avaient pas la passion d'enseigner. Donc forcément ça ne donnait pas envie de s'y mettre non plus. Donc moi aussi, cela m'est venu sur le tard, et c'est allé très rapidement pour refaire mon retard vu que j'avais vraiment envie de le faire.
- 2013-02-05 08:09:28 - Jessy
Mon cas personnel est un peu différent. Je n'ai eu aucun mal à apprendre les langues étrangères à l'école pour la raison suivante, mon grand frère était mon modèle, il excellait dans les langues, je voulais absolument faire comme lui et être au moins aussi forte. Donc c'est vrai que ce n'était pas une histoire de passion, mais de motivation. Mais cela se rejoint un peu, derrière tout ça il y a la volonté :)
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24/01/2013 - Systeme