Bang! Boum! Baam!
- 25/06/2006
Délires://
Bang! Boum! Baam!Samedi soir, c'était feu d'artifice au parc George Brassens, à Massy. Deux pas de chez moi, je me dépêche et arrive presque à l'heure. Comme prévu, le spectacle est en retard. Une annonce de Monsieur le Maire, les premières mesures d'un tube de Mozart, problème technique, et enfin, quelques minutes plus tard, tout explose. Moi avec. Enfin mes dix dernières années, à tout le moins. Dix ans au moins que je n'ai pas été voir un feu d'artifice. Ils appartiennent au passé, à mon enfance, à mes grands-parents qui m'accompagnaient. On quittait la maison sous les yeux lourds de reproche de leur chienne. On longeait la rue quelques temps pour arriver aux arènes, on gagnait les berges de l'Adour, et on attendait que le ciel s'embrase.
Dix ans que je n'avais pas eu l'occasion... enfin que je n'avais pas pris le temps. Parce que j'avais quitté ma famille pour les études, pour le boulot, pour une femme qui n'aimait pas le bruit violent des détonations. Parce que j'avais la flemme de sortir seul. Parce que je l'ai toujours. Je me contentais de regarder de loin, comme quand gamin je me penchais par la fenêtre pour entre-appercevoir quelques lueurs, les soirs où je ne pouvais y aller, et où j'en pleurais. Il aurait suffit que l'été venu je me renseigne et je me réserve une soirée, que je prenne la voiture pour me méler à la foule et que je régresse d'un coup. Il est tellement facile d'oublier ce que l'on aime.
Bref, j'ai réservé ma soirée, je me suis mélé à la foule après avoir peiné à garer la voiture, et j'ai régressé. Pas grand chose n'a changé. Oh ce n'est pas l'Adour mais un lac de parc urbain. Les bidules phosphorescent ont muté, se sont améliorés. Des portables éclairent les visages des spectateurs qui attendent. Pour le reste, il y a l'eau, l'herbe, l'air frais de ce début de nuit. Et les explosions. Les mitrailleuses à fusées. Les grosses bombes qui lâchent leurs mines anti-obscurité. Les petites qui montent et s'évanouissent dans des craquements sans fin. Celles que l'on ne voit pas monter et qui nous surprennent à étendre brusquement leur corole de feu. Les fontaines d'or. Le bouquet final, l'instant où tout l'horizon s'embrase pendant quelques instants éternels, où mes yeux ne peuvent rien voir d'autre que des explosions, des éclaboussements de rouge, de bleu, de jaune, d'octarine peut être. Où il devient impossible de comprendre quelque chose à ces traits de lumières, à ces fleurs immenses qui semblent se projetter vers moi, à cet écran immense qui resplendit de milliards de soleils. L'instant où l'analyse jette l'éponge, où l'on est soit même une éponge qui se gave les yeux. Les oreilles. Le coeur.
Quelques nouveautés, des bombes qui ne produisent pas un cercle, mais un jet novaesque ou un dessin simple. L'émotion reste la même, quelque chose d'éphémère et inutile, une grande fontaine qui brule des milliers d'euros en quelques minutes. Le grand gaspillage qui explose mes yeux, et les détonations qui me soulèvent le coeur. La grande joie de l'enfant que je suis encore.
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