Ecriture, le grand vide

Souvent mes soirées tournent autour d'un film ou de quelques épisodes d'une série japanime. Souvent mes soirées me semblent vides, et je n'arrive pas à dormir, comme si je n'avais pas réalisé quelque chose, comme s'il manquait un épisode dans ma journée pour que je la considère complète et que je puisse la clore en m'endormant.

Je ressens la même chose quand je m'assied face à mon ordinateur pour écrire. Je me sens vide. Non pas vide, mais bloqué. Comme si des barrages retenaient ce que j'ai en moi. Retenaient ce qui est un vrai torrent bouillonant, que je sens rugir parfois, furieux de ne pouvoir inonder d'autres espaces, d'autres feuilles blanches, d'autres billets de ce blog.
Pourtant, malgré l'envie de jeter des mots, de raconter des histoires, de faire vivre des personnages, quelque chose m'arrête. Est-ce la peur de me confronter au réel, au jugement des autres, comme un copain analysait la plupart des rêves que je fais sur le tir à l'arc, et qui parlent toujours d'éviter la confrontation? D'éviter de vérifier si oui ou non je suis bon, voire meilleur que les autres?

Pour l'écriture j'ai une autre idée : écrire demande de se laisser aller, de ne pas filtrer, de ne pas réfléchir. En un mot, de ressentir, et pour survivre à certaines épreuves j'ai appris à cérébraliser tout, à tout analyser. L'écrit ne s'analyse pas à la production, c'est le lot de malheureux élèves des années après. L'écrit se vit, la lecture se vit. Une histoire nait, éclot, sans autre but que d'exprimer quelque chose, un sentiment, un amusement, une souffrance.

Ecrire chaque jour, comme il est conseillé un peu partout, prend immédiatement un autre sens, avec ce point de vue.