Ecrire ou ne pas écrire

Trois barrages, fortement liés entre eux, ont toujours retenu ma main quand il lui prenait l'idée d'écrire. Tout d'abord, le fait que tout ait déjà été écrit, et qu'apporter quelque chose de nouveau est presque impossible. Ensuite, la question de savoir si ce que je pense à le moindre intérêt pour les autres. Enfin, la consistance suffisante de ma connaissance d'un sujet pour avoir le droit d'écrire dessus.
La lecture des livres d'Amélie Nothomb (oui, c'est mon sujet exclusif ces jours-ci, la faute à mon libraire) me dégage partiellement de ces trois barrages, déjà ébranlés par d'autres lectures (si elles sont excellente, j'ai l'audace de croire que je pourrais arriver à leur cheville, si elles sont mauvaises, je me dis que je ferais forcément mieux). Son écriture est alerte, vive, parlant de choses rarement abordées par ailleurs, en tout cas pas sous cet angle. Voilà pour le premier. Sa pensée est souvent intéressante, mais en tout cas personelle, et si on achète un livre, c'est bien qu'on l'apprécie. Dans tous les cas, comment savoir sans essayer? Voilà pour le deuxième. Elle parle principalement d'elle, ce qui règle le troisième.

Son écriture décomplexée décomplexe l'idée d'écrivain que je suis, tout comme en leur temps Isaac Asimov, Alfred Van Vogt, Jules Vernes, Stephen King et quelques autres m'ont donné envie d'écrire mes histoires, au lieu de lire celles des autres. Etant actuellement en manque profond de belles histoires à lire ou regarder, il est probable que je me mette enfin un peu sérieusement à écrire. Déjà quelques tremblements ont agité mes mains (sur le clavier), et je sais que je fonctionne comme ça : j'essaye, j'essaye, j'essaye, j'hésite et je fini par me lancer.