Biographie de la faim

Affamé que je suis des écrits d'Amélie Nothomb, et ayant presque épuisé ses romans, je me suis jeté sur cet ouvrage où elle raconte sa vie (oui, encore une fois) sous cet angle d'éternelle affamée de tout. Plus que la faim, c'est une ode à la folie, enfantine ou non, à l'égoïsme, et c'est bon à lire.
On peut avoir été élevé avec la constante attention à l'autre, avoir choisis une fois adolescent puis adulte de poursuivre dans cette voie raisonnable, et pourtant apprécier au plus haut point les délires et les rêves de la jeune Amélie. Enfant qui s'offusque que sa mère lui assène qu'un amour se mérite, et qui découvre que sa soif d'être aimée ne sera étanchée qu'au prix d'efforts permanents. Adulte qui prend le prétexte de l'enfance pour être odieuse tout en restant supportable.
Faim de manger, faim d'amour, faim de découverte, faim d'absolu. Tant de faims dont je me sens proche. Ce livre est un parfait complément aux autres livres sur son enfance, comme Le Sabotage amoureux ou Métaphysique des tubes, donnant une autre approche. J'ai par contre peur qu'un non-inconditionnel n'y voit qu'un tissu décousu d'une enfant gâtée (ce qu'elle fût). Pour moi sa folie et sa faim sont des mets délicats et parfaitement délectables.

En parlant de livres, les livres que j'ai chez moi viennent de coloniser plusieurs étagères, et je ne sais pourquoi, leur vue est plaisante. Est-ce parce que j'ai toujours vu des bibliothèques autour de moi, en commençant par chez mes grands-parents (une par chambre, plus le salon et le grenier) jusqu'à celle que je me suis faite adolescent pour héberger ma drogue, qui depuis à également rempli deux grand tiroir sous mon lit? Est-ce mon côté profondément collectionneur, attaché aux possessions matérielles, surtout quand elles sont l'assurance de nourritures spirituelles délectables et passionantes? Sans doute les deux.