Billets du sujet Vivre mieux
Mes pensées instantanées
- 16/08/2013
L'imperfection, amie de l'auteur
Je suis actuellement en pleine furie d'écriture, ayant fermement décidé de publier quelques nouvelles d'ici à la fin de l'année. Cela fait des années que j'écris, pourtant je finis rarement mes textes (sans parler des romans), et surtout je n'ai presque rien publié.
Dans ma furie d'écriture j'ai dû accepter une certaine imperfection inévitable et même nécessaire, afin d'avancer.
Face à la page blanche, il est impossible d'écrire immédiatement un texte parfait, ou tout au moins livrable aux lecteurs. Renversons même la logique, et acceptons d'écrire un "premier brouillon merdique". L'expression est d'Anne Lamotte qui a vraiment révolutionné ma manière d'écrire par son livre Bird by bird. Acceptons de laisser de côté tout sens critique, tout goût du beau, tout sens de l'orthographe, de la grammaire, et même tout bon sens. Jetons simplement nos mots tels qu'ils viennent, laissons les idées se bousculer, arriver en vrac, mais pressons au maximum notre cerveau pour obtenir ce jus riche d'informations.
Alors seulement, nous réactivons nos censeurs, nos inquisiteurs, et nous tranchons, retirons, modifions, déplaçons, réécrivons le texte. De cette matière brute nous tirons un diamant, nous le dégageons petit à petit de sa gangue de terre. Mais avons nous ici la perfection? Toujours pas. Ce texte doit à un moment ou l'autre être livré aux lecteurs, il doit être lu. Il sera toujours imparfait, il aura toujours un défaut, une virgule mal placée, un mot qui aurait pu être meilleur. Il faut donc le polir afin d'atteindre la qualité requise, mais pas plus.
Quand j'étais au lycée, j'étais capable de rédiger directement mes devoirs de français sur la copie à rendre. Tous les professeurs prônaient le brouillon, et moi je riais sous cape, me limitant la plupart du temps à un plan, une sorte de mind map avant la lettre, une liste d'idées à peine organisée. Une fois la rédaction commencée, je m'appliquais pour produire du premier coup un texte "parfait". Mais ce qui est suffisant dans un cas ne l'est plus quand on veut passer un niveau au dessus, rédiger des textes lisibles pour ses lecteurs (même si ce ne sont que nos collègues pour une documentation interne). Peut être ai-je une certaine facilité à écrire, à manier les mots. Toutefois, malgré ce "don" (je déteste ce concept) ce n'est pas suffisant quand on veut être publié. La qualité requise est bien plus élevée, et pour l'atteindre, il faut passer par une étape où l'imperfection est un outil.
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- 20/01/2013
Changer de point de vue pour avancer : mon expérience des langues
Le défi mensuel de la Croisée des blogs de developpementpersonnel.org est "Question de point de vue : changer de regard pour avancer", organisé par Philippe du blog Apprendre sur soi et avancer. Merci à lui, cela réveille un souvenir de changement radical de point de vue que je trouve intéressant d'exploiter dans notre quête de motivation.
Pendant toutes mes études, j'ai été un élève qui excellait dans ce qui le passionnait, mais était plus que moyen (pire parfois) dans le reste. L'anglais en est un exemple flagrant, et j'ai été le cancre de service pour tous mes professeurs d'anglais au collège et au lycée. Je lui préférais largement le français ou l'espagnol (seconde langue) pour les sonorités, trouvant l'anglais d'une laideur sans borne, à peine moins désagréable que le guttural allemand (un seul texte, un poème de Shakespeare, avait réussi par miracle à trouver grâce à mon oreille). Le vocabulaire m'échappait, la formation des phrases m'était obscure, la grammaire me révulsait par ses étrangetés, les verbes irréguliers dansaient une sarabande de sorcière dans mon crane. Bref, je passais tout juste le niveau acceptable du lycéen au moment du bac.
Pourtant, aujourd'hui je lis des articles et romans en anglais et en américain, j'écris régulièrement sur des forums et autres lieux d'échanges dans la langue "internationale", et si mes phrases ne sont pas toujours correctes, je peux échanger sur des sujets professionnels ou pas avec mes collègues anglophones ou mes confrères non francophones. Comment ai-je pu changer à ce point et renier le franchouillard fainéant que j'ai été? J'ai découvert Internet peu après le bac, avec ses forums, ses listes de discussions, ses bulletins (non, les blogs n'existaient pas encore, et oui, je suis vieux). J'ai découvert que l'anglais était un outil nécessaire et formidable pour échanger avec le monde entier et apprendre bien plus que ce que la sphère francophone écrivait à ce moment là. Motivé par l'informatique et le développement logiciel, je suis aujourd'hui très à l'aise avec la langue.
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- 20/01/2013
Trois gains de temps inspiré du tir à l'arc
Je pratique le tir à l'arc depuis mes neuf ans, et même si depuis quelques années la vie m'éloigne de mon sport, d'une part je me considère toujours comme un archer, et d'autre part je profite toujours des leçons que j'y ai apprises :
- monter mon arc rapidement
- surveiller les objets importants
- prendre le temps de m'échauffer
Le sportif compétiteur me semble un modèle d'inspiration valable : vie saine, objectifs élevés et noble morale, certes, mais aussi stress important à gérer, besoin d'efficacité même dans les pires situations, motivation à revendre.
La première leçon que j'ai retenu était l'optimisation du temps de préparation de mon matériel d'arc. Il faut prendre la poignée, clipser les branches, mettre la corde en place à l'aide d'un bandoir ou d'une fausse-corde, visser les trois tiges qui équilibrent l'arc et absorbent les vibrations, visser le viseur, plus quelques poids supplémentaires. Il faut ensuite mettre les flèches dans le carquois, sortir les différentes protections. Puis on s'échauffe pendant quelques minutes, et on peut enfin tirer. Il y a souvent du matériel commun à installer dans la salle, en plus du sien propre. En concours, on arrive parfois en retard, parfois sous la pluie quand on tire en extérieur, ou dans des salles très petites où il faut vite laisser la place aux autres compétiteurs. Monter mon arc plus vite que la moyenne me permettait donc de m'entraîner un peu plus avant le début des hostilités, de moins stresser, d'être plus à l'aise, ou de compenser une arrivée tardive. Au delà du confort, c'est un avantage compétitif, cela me rendait plus résilient, plus résistant aux incidents, plus confiant dans ma capacité à m'en sortir. Pendant les entraînements, étant toujours le premier face à la cible, je m'entraînais un peu plus que les autres, et je pouvais choisir ma cible dans une salle avant qu'elle ne soit bondée. Là encore, léger avantage niveau stress, confort, et au final une amélioration de la pratique.
Pour cela, j'ai à la fois créé des automatismes (toujours les mêmes gestes dans le même ordre), mais surtout j'ai optimisé ma valise d'arc : retrait d'une plaque de séparation qui isolait les flèches, mousse découpée pour maintenir chaque morceau sans qu'il gêne l'accès aux autres, sélection drastique des objets à garder pour ne rien avoir d'inutile, réparations systématiques et améliorations continues à chaque nouvelle idée. J'ai gardé ces idées d'amélioration des outils fréquemment utilisés. Plus on utilise un outil, surtout dans une situation de stress, plus il faut rendre son usage rapide et efficace.
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- 12/12/2012
Mes petits moments de bonheur au quotidien
Comme je commence à en prendre l'habitude, je réponds aujourd'hui au défi de Marina, du blog Heureuse en amour, "Petits moments de bonheur au quotidien, dans le cadre de la Croisée des blogs. La définition du Bonheur divise, les tentatives succèdent aux tentatives pour le décrire, le provoquer. Par contre nous nous retrouvons facilement autour des petits bonheurs, ces moments de pas grand chose qui pourtant éclairent notre journée et nous laissent un souvenir ému. La Première Gorgée de bière... présente 35 de ces instants intimes et pourtant nous n'avons aucun mal à les partager avec le narrateur. Boire une bière, le décor dans lequel on a appris une nouvelle très marquante, l'écossage en famille des petits pois. Même si je n'ai pas vécu chaque histoire, je peux raccrocher chacune à une expérience personnelle. Ces petits bonheurs sont légions, et faire un choix n'a pas été facile, mais j'en ai pourtant isolés trois qui me reviennent souvent.
Un bonheur tout récemment appris, c'est d'avoir faim : longtemps j'ai craint le manque (de nourriture ou d'autre chose), alors même que j'ai eu assez de chance toute ma vie pour ne manquer de rien. Comme raconté dans mon billet Comment j'ai guéri mon alimentation? j'ai récemment changé mon rapport à l'alimentation, et la faim est devenu un plaisir choisi, un besoin que je peux satisfaire ou faire patienter, une liberté vis à vis de mes réflexes de gros mangeur, une légèreté. C'est une sensation naturelle, normale dans ma vie. Un repas, ou même une friandise, pris avec faim sera doublement apprécié, croyez-moi!
De même, après un repas léger, composé de petites quantités de plusieurs aliments, pleins de goûts différents, je me sens bien, rassasié mais sans lourdeur, sans ce poids du "bon repas" gastronomique cher à mon Sud Ouest natal. Et même ce "bon repas" peut être un grand plaisir occasionnel, sa rareté donnant plus de valeur, plus de sens à l'excès de bonne chère.
Mon second petit bonheur est de me réveiller dans un appartement rangé. Je vois l'ordre comme une promesse de disponibilité pour ce que je vais faire dans ma journée qui commence : une cuisine propre, une vaisselle rangée permettent de cuisiner ce qui fait envie, ou d'organiser un terrible petit déjeuner franco-anglo-japonais selon mes goûts. Un bureau débarrassé des papiers et traces des tâches de la veille me donne envie de m'asseoir pour écrire ou programmer, ou pour réparer telle chose cassée ou démontée. Une raison importante de ma procrastination est la nécessité de ranger un lieu avant de pouvoir m'occuper de la tâche importante. Si au contraire l'espace est libre, il appelle à l'action immédiate et je me sens encouragé à avancer.
L'espace libre est une promesse, et ne transmet pas dès mon réveil le stress de la veille, les tâches non terminées, les repas passés. Je commence ma journée sans subir le poids des précédentes.
Le troisième petit bonheur survient quand un de mes logiciels rempli parfaitement son office. Étant développeur logiciel, je créé régulièrement des assistants logiciels pour automatiser une tâche répétitive ou faciliter la manipulation de données. Je vois cela comme une extension de moi même, de la même manière qu'un outil prolonge ma main pour me permettre d'accomplir ce que je ne peux faire sans. Le matin, je reçois un courriel avec des informations pertinentes récoltées par un de mes logiciels : créneau de cours pilates et yoga libres pour ma femme, sélection d'émissions publiées sur une plate-forme de VOD, prochainement horaire des trains et météo. Mes sauvegardes se font automatiquement, je me contente de regarder le journal d'activité à l'occasion. En une commande, je mets à jour le logiciel qui gère trois de mes sites internet. Les articles que je marque comme à lire dans mon navigateur sont accessibles directement depuis mon téléphone. Un script range les courriels de mes deux boites (pro et perso) selon des règles que j'ai définies.
C'est un grand plaisir quand je fais tourner un logiciel que j'ai créé et qu'il rempli parfaitement son office, ou quand je prend conscience de la somme de logiciels qui tournent pour moi et me facilitent la vie. Et que je suis le créateur de la plupart d'entre eux.
- 07/12/2012
Mes trois habitudes Zen
Olivier Roland nous propose d'écrire sur le thème "3 habitudes indispensables pour être zen au quotidien" sur son blog Habitudes Zen. Si vous appréciez mon article, vous pouvez même voter pour lui en cliquant sur ce lien. J'avoue que j'aime bien travailler sur un thème imposé, cela me sort des sentiers battus où je me cantonne parfois. Le ton de l'article de lancement et celui du blog oriente plutôt vers le non-stress que vers le sens premier du Zen bouddhiste, soit une pratique volontaire de la méditation. Méditant encore trop peu pour en parler, je vais me focaliser sur le premier sens.
Plus jeune, j'avais des techniques terribles pour lutter contre le stress. A 16 ans, voilà ce que j'aurais conseillé pour être "zen" :
- se foutre de ce que pensent les autres, surtout si cela les poussent à m'engueuler, garder un air détaché et serein. En plus cela me rend tellement supérieur à eux!
- éviter d'affronter de grands défis qui pourraient provoquer du stress, éviter le travail difficile, toujours préférer la facilité dans la vie.
- pour paraître gentil et sympa, toujours dire "oui" quand on me demande mon aide. Ensuite si je n'arrive pas à tout faire, se référer au premier conseil le temps que l'orage passe.
Seulement voilà, on n'a pas 16 ans éternellement, et même à cet âge on perçoit parfois que l'on ira pas bien loin comme ça. Déjà la pratique du tir à l'arc en compétition me donnait le goût d'affronter les adversaires et mes propres limites, parce que malgré tout le stress a parfois du bon, surtout quand il me pousse jusqu'à un podium national. Et être celui en qui on ne peut avoir confiance n'est pas confortable, surtout le jour où j'aimerai être vu comme un adulte dans ma famille ou au travail.
Vingt ans plus tard, l'adulte a quelque peu changé son arc d'épaule et voici les trois pratiques qui me sont indispensables :
- gérer & agir
- vivre mes passions pour nourrir mon âme
- lâcher prise
- 18/11/2012
Comment j'ai guéri mon alimentation
Qui suis-je, que fais-je
Je me présente : Cédric, 35 ans, développeur logiciel, 183cm de haut pour 130kg sur la balance. Marié depuis six semaines, heureux. Et un peu trop enveloppé.
Juste après le mariage, en rentrant chez nous, j'ai décidé de prendre soin de ma santé, de mon corps, et de changer mes habitudes alimentaires. La raison apparente est un pari idiot avec moi même : pour notre premier anniversaire de mariage, je dois faire plus que rentrer dans mon costume, il doit flotter sur moi! Il doit tellement flotter que je serai obligé de retourner voir le tailleur pour le faire reprendre! La raison véritable est un besoin de mieux être.
Depuis six semaines, je suis ma nouvelle route, perdant en moyenne pour chacune 600 grammes. Si cela pouvait continuer, je rêverais de 25kg de moins dans mon beau costume! Le tout sans vraiment me priver, et sans avoir vraiment commencé les séances régulières de sport. Surtout, je me sens mieux, plus léger réellement, et j'ai plus d'énergie pour vivre et m'activer. C'est motivant de perdre du poids, mais ressentir en quelques jours un mieux être l'est encore plus. J'ai aussi, pour la première fois depuis bien longtemps, une image de moi moins empâtée, moins ronde.
J'ai bien conscience combien mon régime n'est ni idéal ni adapté à tous. Je tiens simplement à raconter mon changement de trajectoire, ma guérison personnelle. C'est le mouvement qui compte, et non ma manière particulière de le faire.
Cela fait des années que je lis des livres, des articles, que je prend des conseils, des consultations médicales pour apprendre à bien me nourrir. J'ai même passé une semaine dans un centre d'amaigrissement où je faisais figure de poids léger. J'ai commencé mollement quelques régimes, j'ai consulté trois diététiciennes. Le pire dans l'histoire est que je sais. Je sais comment manger correctement, je sais comment faire du sport, je sais ce que les excès de nourriture font à mon organisme. Je sais. Mais je ne fais pas, ou plutôt je (me) fais mal. J'adore le beurre, les pâtisseries, les viennoiseries, le chocolat, les pâtes, le pain, et j'en abuse. J'oublie souvent de manger légumes, fruits, viandes maigres.
Où vais-je maintenant?
Du jour au lendemain, j'ai changé, j'ai pris la décision de me changer. De changer mes (mauvaises) habitudes. De favoriser les bonnes. Je pense que j'étais arrivé à saturation après des années de conseils, après des montagnes d'articles sur la formation des habitudes ou l'alimentation. J'ai donc commencé par écrire une déclaration regroupant mon objectif (le pari idiot, ce que je pourrai ressentir avec 20kg de moins, ce que je pourrais faire), et les quelques règles simples que j'allais appliquer pour y arriver. Tout part de là : un objectif clair et mesurable, et surtout, surtout, des moyens concrets et mesurables. Sans moyens, un objectif n'est qu'un rêve qui ne deviendra jamais réalité.
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- 04/05/2012 Le temps qu'il resteDimanche après-midi, le week-end s'est bien passé, un certain nombre de choses agréable et/ou utiles ont été faites. Je regarde l'heure, et je me dis que 16h30 est une bonne heure, et qu'il me reste pas mal de temps avant la fin de la journée. Sauf que... il y a une machine à étendre, quelques légumes à cuisiner, du temps à passer avec ma Douce, un article à écrire pour mon blog (check!), des proches à appeler, peut être un film à regarder... bref, si je fais comme au boulot et que j'essaie de dresser un planning prévisionnel de ma soirée, je me rend compte qu'elle se réduit comme peau de chagrin, et ma malédiction est que cela me déprime.
Depuis quelques temps je pratique la technique des "gros rochers" : l'idée est de placer dans ma journée, ou dans tout interval de temps, les choses importantes d'abord (les rochers). Ensuite, de remplir la place restante avec des cailloux (tâches moins critiques), et enfin le sable, qui se glisse dans tous les interstices. Si on fait l'inverse, que l'on place d'abord le sable, on aura de la place pour des cailloux, mais les rochers ne rentreront pas.
En rapprochant cette pratique de mon trompeur "il me reste du temps", j'en suis venu à l'idée suivante : qu'importe le temps qu'il me reste, je ne le controle pas, pas plus que les interruptions, les incidents qui viennent perturber les meilleurs plannings. Ce que je contrôle par contre, c'est l'ordre des actions que j'entreprend...
- 05/02/2012 Focalisation par la distractionLa focalisation est un peu mon thème de l'année. Depuis un ou deux ans ;-)
Pourquoi? C'est sans doute ce qui me manque le plus pour progresser, pour être un peu plus proche de mes buts. J'en connais les gains : la pratique répétée et focalisée du geste de l'archer mène à la réussite et aux podiums, et celle du Tai Chi Chuan ou du Yoga amène la découverte du corps, de la détente, presque d'un nouveau monde tout en finesses. Et pour énoncer une phrase rebattue, parce que c'est sans doute aussi ce qui manque à notre monde moderne, plein de distractions.
L'une des techniques que j'ai expérimenté avec succès est d'introduire une légère distraction afin d'être plus efficace sur la tâche principale.
Je programme et j'écris souvent en musique, plutôt des albums que je connais par cœur. D'abord, cela masque un peu les bruits alentours. Dès que je suis tenté de m'éloigner du travail en cours, ou quand j'attends que la machine finisse un travail, je peux écouter quelques mesures, chantonner, et revenir rapidement au code sans transition. Sans la musique, je lirais mes courriels, regarderais mes flux RSS, ou autre activité plus éloignée de mon travail en cours...
- 03/06/2011 Diviser pour régnerEtre ordonné, ne pas laisser attendre ce qui s'entasse si facilement. Ces résolutions sont bien belles mais parfois, face à la quantité de travail, on se laisse déborder. Que faire face à 100 signets dans notre navigateur, ou 150 courriels non lus, ou une pile de 30cm de papiers bien tassés? Quand la pile est là, il faut bien la traiter, et donc DIVISER!
Déjà, séparer ce qui aurait dû être fait avant de ce qui va devoir être fait maintenant. Marquer la cassure, la rupture de rythme, le changement. Créez un dossier "A trier" et mettez y tous ces signets, ces courriels, ces papiers. Et traitez ce qui arrive maintenant sans attendre. Voilà qui motive : on peut être actif et appliquer les bonnes pratiques immédiatement, sans attendre d'avoir épuré le passif.
Ensuite, un premier tri pour séparer ce qui est réellement important ou urgent de ce qui ne l'est pas. Ou ce qui s'archive de ce qui doit être traité. On peut ainsi être certain que rien de grave ne nous attend si on ne traite pas le reste, et se concentrer sur ce qui compte : fixez vous un défi d'éliminer de cette liste "A trier important" 10 ou 30 éléments par jour, jusqu'à ce qu'elle soit vidée. Pendant ce temps, l'autre défi est de ne pas recréer une autre pile "A trier" pour plus tard, et donc de s'occuper de ce qui arrive au fur et à mesure.
Une fois l'habitude de ne rien laisser attendre prise, et le passif important épuré, vous pouvez tranquillement vous occuper du reste du tas, à votre rythme. Ou pas : si ce n'était ni urgent ni important et que cela a pu attendre aussi longtemps, quelle est la valeur réelle de ce qui reste? Est-ce vraiment utile que vous vous en occupiez? Pourquoi ne pas le mettre dans une boite à ouvrir dans six mois, et si rien n'a manqué à ce moment là, tout jeter? C'est à votre guise, bien sûr, mais dans tous les cas ce n'est plus un stress pour vous.
- 28/05/2011 L'age des tâchesDepuis quelques temps je prend conscience quand je réalise une tâche, quand je range un objet, quand j'en répare un autre, de l'age de la tâche en question. Du temps qui s'est écoulé entre son apparition et sa résolution. De son temps de vie. C'est une métrique suivie dans tous les logiciels de bug tracking ou de ticketing, le temps écoulé devant idéalement être le plus court possible.
Dans nos vies, il est plus compliqué de suivre cela, sauf à utiliser une liste informatisée qui mémorise l'ajout et la suppression des tâches, mais prendre conscience de l'age de la tâche que l'on vient d'effacer renvoit à une notion d'économie simpliste : le taux de remplissage et le taux de vidage. Si au cours d'une journée on produit plus de désordre que d'ordre, on dégrade un petit peu son environnement. Si au contraire on produit plus d'ordre, on va dans le bon sens. Multiplié par plusieurs jours, on abouti à une maison candidate à C'est du propre, ou parfaitement vivable. Un logiciel peut être une plaie à développer, ou au contraire un vrai plaisir. Une relation peut nous faire sourire à chaque évocation, ou au contraire nous faire grimacer devant tous les petits moments moyens que l'on vit avec elle.
Si quand je range ma maison journalièrement, je n'ai à traiter que des tâches d'un jour ou deux, je n'ai rien accumulé. Si je me rend compte que je traite des tâches qui attendent depuis plusieurs mois, et donc qui avaient bien besoin que je passe par là, je me rend compte que je me suis laissé vivre avec cet inconfort tout ce temps. Le robinet qui fuit et gaspille, le tiroir qui bloque, la poussière accumulée dans un coin, la voiture qui démarre mal, l'ordinateur trop chargé et lent, la table qui disparait sous les choses accumulées,...
- 04/11/2010 ConfessionJe vous dois une confession : malgré tous les billets que j'écris sur le fait de vivre léger, d'avoir uniquement les objets nécessaires, de se débarrasser de l'encombrant, ma maison ne ressemble pas à un espace libre de tout objet inutile. Le bureau a deux étagères hautes comme moi, remplies de choses à traiter, à vendre, à ranger, voire à jeter, avec même des objets entassés au dessus. Et je ne parle pas de la cave, amoncellement de tout ce qui n'a pas sa place dans l'appartement.
Vous savez quoi? Cela ne me pose pas de problème, parce que je ne parle pas d'un espèce d'état parfait où je serais arrivé, un état de gourou dispensant sa bonne parole, un nirvana dont je redescendrait pour aider les pauvres hères qui cherchent leur voie. Non, j'écris à propos de la route sur laquelle je me suis engagé depuis quelques années, j'écris à propos de ce que j'apprends, de ce que j'expérimente, des erreurs parfois dans lesquelles je tombe...
- 14/10/2010 Regagner son tempsJ'ai depuis longtemps l'habitude de faire une veille technologique et informationnelle, exclusivement via des flux RSS.
Au fur et à mesure des années, sans vraiment que je m'en rende compte, cette activité a pris de plus en plus de temps, au point de me demander plusieurs heures par semaine pour venir à bout de tout ce que j'avais à lire. L'infobésité dans toute sa splendeur!
J'ai d'abord cherché à lire plus, en accédant à mes flux depuis mon téléphone pendant mes trajets en train. Puis j'ai tenté de réduire mes sources de lectures, et d'être plus sélectif dans ce que je lisais (voir Le jour de la fin et Le jour où j'ai arrêté l'inondation). J'ai surtout essayé d'être responsable de mes choix, de ne plus accumuler les choses à lire et de me concentrer sur les sujets qui m'intéressent réellement en ce moment.
Mais le problème est que je passe encore trop de temps à trier ce qui doit être lu de ce qui ne doit pas l'être. Ma solution drastique a été de retourner le problème : plutôt que de limiter les lectures, je me limite à une session de 15 minutes par jour pour trier mon agrégateur et parcourir les billets lisibles immédiatement, et je ne m'autorise à mettre dans mon lecteur de poche que quelques textes qui seront aisément consommés dans le train...
- 09/10/2010 100 fois sur le métier remettre son ouvrage... ou pas?L'article How much should we pratice présente une étude qui montre qu'une fois une activité apprise, continuer la pratique ou faire tout à fait autre chose mais en restant exposé à des stimuli liés à cette activité revient quasiment au même. L'expérience est la suivante : trois groupes ont une tâche de discrimination auditive difficile, qu'ils pratiquent un grand nombre de fois, et on sépare les groupes. Le premier continue à pratiquer, le deuxième fait une autre tâche en silence, et le troisième fait la même tâche mais avec des "stimuli adéquats" en bruit de fond. Le résultat est que si le deuxième groupe est moins performant, les deux autres sont quasiment à égalité : on a remplacé une pratique par une simple stimulation, sans doute un rappel pour la mémoire d'une tâche apprise, et ce rappel suffit à faire progresser les participants du troisième groupe.
L'auteur de la série d'articles Les génies que nous sommes nous explique le principe de la "pratique délibérée", le fait de s'entrainer de manière rationnelle et volontaire avec les caractéristiques suivantes :
1. vise exclusivement l’amélioration des résultats
2. est facilement répétable
3. permet un feedback immédiat
4. n’est pas vraiment amusante
5. est mentalement intense
Tiré de la biographie de champions sportifs et étudiées, cette théorie est qu'une pratique intense (point 4 et 5) et organisée (point 2 et 3) promet une progression intéressante.
Deux théories s'affrontent ici, l'une basée sur le travail, l'autre sur la capacité du système nerveux de prolonger l'apprentissage...
- 23/09/2010 Responsable de ses choixVoici un cas pratique de l'état d'esprit évoqué dans Le jour où j'ai arrêté l'inondation, qui permet aussi d'appliquer l'idée de responsabilité.
Quand je lisais mes flus RSS auparavant, j'ouvrais systématiquement tous les articles intéressants dans autant d'onglets du navigateur. Après avoir vidé l'agrégateur, j'avais donc à vider mes onglets. Bien souvent je manquais de temps pour cela, et la plupart de ces liens devenaient des signets, des bookmarks, que je transférais ensuite dans mes listes de tâches, ou que j'oubliais le plus souvent.
Maintenant, à chaque billet intéressant je prend le temps de le lire immédiatement, ou s'il est long et réellement intéressant, je le met dans ma liste de lecture. Cela est facilité sous Google Reader par l'usage de l'extension Firefox Better GReader, qui en plus d'alléger l'interface permet d'ouvrir la page du billet directement dans l'agrégateur, mais c'est surtout un choix d'efficacité...
- 19/09/2010 A propos du manque de réservesLe stock en lui même n'est pas une mauvaise chose, c'est comme pour le reste le stock d'inutile qui encombre. A contrario il y a des cas où il est strictement nécessaire : quand il sert pour une activité importante qui ne peut attendre, et quand le stock coûte bien moins cher que sa rupture.
Le premier cas s'illustre facilement quand on parle d'une activité importante, professionnelle par exemple. Ma trackball a récemment défailli un jour de télétravail, me bloquant dans ma journée. Dans ce cas, avoir une souris de rechange est nécessaire, indispensable surtout si on considère le coût d'une souris.
Le second cas s'illustre pour moi quand je fais des travaux, et qu'il m'arrive de devoir retourner au magasin de bricolage pour y chercher un élément indispensable. Ces magasins sont ouverts le week-end, ce qui est pratique, mais provoque une forte perte de temps. Or ces magasins ont une deuxième caractéristique intéressante : ils remboursent très facilement et intégralement tout ce qui est rendu neuf et non utilisé.
Dans ce cas, prendre un peu trop de matériel permet d'éviter une perte de temps, et la possession du stock ne coûte rien.
- 15/09/2010 A propos des réserves d'eau et d'autres chosesMes parents ont installé d'immenses cuves pour recueillir l'eau de pluie et l'utiliser pour arroser les plantes pendant l'été et les restrictions d'usage de l'eau courante qui arrivent chaque année. Le principe est simple, relativement écologique, et garantie plus de verdure sans pour autant pomper sur les réserves de la ville. Le voisin en dessous utilise quant à lui une pompe et la nappe phréatique, mais le problème est le même, c'est à dire qu'au final ils dépendant des précipitations ou de revenir à l'alimentation en eau courante quand les réserves s'épuisent. Le fait de stocker de l'eau fournit généralement aussi un nid aux bactéries et animaux microscopiques, ce qui génère de mauvaises odeurs et peut poser un problème de santé. Enfin, l'usage des réserves pour arroser demande une pompe électrique par réservoir, des mètres de tuyaux, donc de l'organisation...
- 12/09/2010 Des catégories de chosesSeconde suite de mon billet "Trop de biens tue la propriété" sur le tri de nos possessions.
Une fois l'opération de tri faite, une fois que l'inutile complet a quitté nos contrées, il faut aller un pas plus loin : il reste souvent, mélangées, des objets parfaitement utiles au quotidien, et d'autres qui sont importants une fois tous les trois mois, ou que l'on doit garder pour un futur besoin, ou encore dont on ne peut se séparer. Cela concerne tant les possessions matérielles que les données sur support numériques (films, photos, documents administratifs, ...).
J'en suis arrivé à séparer les possessions utiles en trois groupes :- l'utilisé
- la référence
- l'archive
- 09/09/2010 De l'importance relatives des chosesSuite de mon billet "Trop de biens tue la propriété" sur le tri de nos possessions.
Une manière assez simple de trancher entre l'important et l'accessoire (avant le déménagement et l'ultimatum) est de prendre un lieu, un meuble, et de classer son contenu entre ce que l'on utilise régulièrement, et ce que l'on n'a pas touché depuis des mois. Dans un bureau, une table de nuit, une cuisine ou un dressing, on trouve toujours une population d'objets qui sont sous-utilisés. Il convient alors de les mettre à part, dans un carton sur lequel on marque la date du jour. Six mois plus tard, on reprend ce carton : tout ce qui nous a manqué (ou qu'on est venu chercher) mérite de trouver sa place; le reste n'est que clutter qui devra être donné, vendu ou jeté en fonction de sa valeur matérielle. L'éloignement aura permis de faire la part de la valeur utilitaire ou sentimentale réelle...
- 06/09/2010 Trop de biens tue la propriétéNotre société est globalement celle de l'abondance, et il est plus courant d'avoir trop de choses que pas assez (même quand on manque du nécessaire). On croule sous
- les souvenirs de notre passé ou de celui de nos ascendants
- les gadgets achetés ici et là
- les "unitaskers" qui ne servent qu'une seule fois (avant de prendre la poussière jusqu'au prochain grand ménage) ou à une seule activité rare
- les livres à lire et ceux qui ont été lus et ne le seront jamais plus
- les choses inutiles qui restent pourtant longtemps sur une étagère bien en vue ou même sur un plan de travail
- surtout tout ce que l'on garde "pour le cas où".
Je me suis lancé depuis quelques mois dans ce qui est appelée "uncluttering" par les anglophones. Le "clutter" c'est la masse des choses inutiles ou peu utiles qui encombrent notre lieu de vie. L'uncluttering, c'est la démarche volontaire de faire le tri, et de se séparer de tout ce qui n'a pas assez d'importance pour nous...
- 02/09/2010 Le jour où j'ai arrété l'inondationIl est commun de se plaindre de la quantité de choses que nos vies modernes nous obligent à faire, à suivre, à penser. Plus notre société évolue grâce à Internet, aux technologies de l'information, plus cela devient complexe à gérer pour nous. Le résultat est qu'on se trouve submergé par des listes, des choses à revoir, des livres à lire, des gens à rencontrer...
Face à cela, on a deux problèmes. Le premier est que nos piles de choses à faire/lire/traiter ne baissent pas, et qu'elles auraient même tendance à monter. Le second est que les montagnes ont souvent découragé les hommes, et que même quand elles sont de papiers, elles poussent à procrastiner parce qu'on aimerait tout régler d'un coup, et que c'est bien sûr impossible.
Il existe pourtant des solutions bien connues à ces problèmes, le tout est de prendre conscience que derrière leur simplicité elles sont radicalement efficaces, et de les appliquer...
- 31/08/2010 SmallNotebook.orgJe viens de découvrir Small Notebook. C'est un blog orienté rangement, auto-organisation, vie simple et uncluttering (se débarrasser des possessions inutiles). Pour faire court, je lui trouve plein de qualités.
Tout d'abord, je suis totalement en phase avec l'auteur, par exemple quand je lis The Lost Rule of Organizing, qui argumente sur le "suffisamment bon" qu'il convient de ne pas dépasser pour ne pas gâcher son temps, ou Holding on to Sentimental Things sur la haute valeur qu'on les choses quand on ne garde que les plus importantes.
Là où je frôle l'extase, c'est que le design du site rejoint totalement le propos, et qu'il induit une navigation fluide et très agréable, une lecture rapide et facile, et un aspect fort agréable ma foi. J'apprécie tout particulièrement la double colonne de droite, qui laisse aux textes courts et clairs la part belle, et les imagettes qui illustre les articles en relation avec celui qu'on vient de lire; elles sont aussi utilisées dans la liste des articles tout à droite. Un exemple à suivre de lisibilité et de rédaction...
- 21/08/2010 Faire plutôt que penser à faireDepuis quelques temps je fais une sorte d'allergie un peu curieuse à toute phrase contenant "il faut faire". Dès que j'entends cette tournure, il me prend des envies furieuses de répondre "juste fais le". Je pense avoir passé trop de temps à faire des plans, à rêver ma vie organisée, à m'imaginer une grande destinée, et qu'aujourd'hui je ressens un profond besoin de réalisation.
Ma théorie personnelle sur la vie se résume à l'action. Tout ce qui est grand, beau, agréable, productif découle d'une action. Asimov et Nothomb ont agit, et j'apprécie leurs livres. Un architecte a conçu un bâtiment, un maçon l'a bâti, et je le trouve beau. Bach a passé des heures à composer, un artiste s'est usé les doigts, et l'œuvre m'emporte. Plus prosaïquement, on a travaillé dur, et nous avons maintenant un bureau propre et agréable à vivre. Après des heures d'entrainement j'ai accroché deux titres nationaux par équipe à mon palmarès d'archer. Au rythme actuel, mon logiciel de forum devrait être utilisé avant la fin de l'année par les centaines de visiteurs du forum Integralsport, tout comme ceux de PlaceDuSport2.com utilisent mon CMS depuis des années. Et peut être qu'un jour, à force de bloguer et de remplir mon Moleskine d'idées diverses, je publierai un livre. Qui sait?
J'applique cela dans l'écriture, quand je veux écrire une nouvelle ou un billet...
- 18/08/2010 Des espaces videsJe suis dans le train, je regarde par la fenêtre les paysages de la campagne françaises qui défilent. Ce spectacle, composé de rivières, de champs, de bosquets, de petites villes et villages, de poteaux et de parois verticales de verdure ou de pierre, me fait prendre conscience à quel point je suis amoureux des espaces vides ou presque, bref, tout ce qui est en dehors des villes en fait.
D'où me vient ce besoin de vide? Ce besoin de vert? D'horizon? De petit cour d'eau entre des arbres, de champs qui montent à l'assaut des collines, de bosquets qui piquètent une plaine en jachère? Est-ce parce que je suis né et reste un provincial, tout en vivant proche de Paris? La campagne est-elle gravée dans mon cerveau comme mon milieu naturel, ma normalité paysagère? Ou est-ce un besoin plus profond, quelque chose qui a à voir avec la relation de l'homme à son espace de vie, son territoire personnel, le besoin de voir des arbres?
Je ne sais pas, même si je penche pour la première théorie (de nombreux citadins ne se sentent vraiment bien qu'en ville), mais il me faut me rendre à l'évidence, et saupoudrez ma vie francilienne d'escapades vers le non-plein.
- 13/08/2010 Du plaisir de vivre à créditIl est tellement agréable d'avoir prochainement un break, un temps différent, hors de notre routine habituelle, vers lequel on va pouvoir reporter tout un tas de tâches, tout un tas de choses que l'on va différer sans honte, puisqu'on pourra s'en occuper.
C'est le cas quand par exemple se prépare un long week-end tranquille, ou un congé que l'on prend chez soi ou dans la famille. Je sais que j'aurai du temps, pas de problème pour m'occuper de tout. Sur la liste de tâches, on peut alors remettre à plus tard les appels téléphoniques, les lettres, les papiers à remplir, les choses à penser, à ordonner, les billets à écrire, les bugs non critiques à corriger, bref, toutes ces petites choses qu'il convient de faire au fur et à mesure pour ne pas être dépassé, et qu'en cette occasion très spéciale on peut reporter.
C'est un grand plaisir que de reporter sans crainte. D'ordinaire, reporter signifie souvent ne pas faire, être en retard, procrastiner. Dans notre cas, on peut librement s'occuper de l'urgence, puisqu'on a un temps libre prévu pour éponger la dette.
Car c'est bien d'une dette qu'il s'agit, une dette temporelle, d'autant plus vicieuse qu'elle est diffuse, et qu'il n'existe pas de plafond d'endettement au delà duquel personne ne prendra le risque de prêter. On peut être affreusement en retard dans son travail, et pourtant accumuler les tâches ménagères en retard.
Bien. Je commence à éponger ma dette, voici déjà un billet d'écrit.
- 06/08/2010 L'inconfort comme boussoleJe répète à l'envie depuis que j'ai choisis ma voie professionnelle que dans le développement logiciel l'apprentissage est constant, et nécessaire pour ne pas être dépassé par l'évolution constante d'un métier qui a moins de 60 ans. On découvre sans cesse de nouvelles technologies, nouveaux langages, nouveaux outils, et de nouveaux métiers chez nos clients, métiers que nous devons comprendre un peu pour mieux saisir leurs besoins.
Evidemment, il est vite inconfortable de devoir remettre en cause ses habitudes, d'apprendre que ce que l'on utilise couramment n'est pas réellement efficace. J'ai ce sentiment en découvrant HTML5 depuis quelques semaines, j'ai ce sentiment quand je rentre dans les arcanes avancées du ZendFramework ou de Javascript, j'ai ce sentiment quand j'aborde un métier client que je ne connais pas.
Par contre tant que je reste dans mes petits projets habituels, aucun inconfort, mais de faibles gains également : pas de grande découvertes, juste des petits sauts par accrétion de connaissances...
- 04/08/2010 Du code comme méditationDimanche dernier, sur le coup de 14 heures, j'étais pour diverses raisons tendu, stressé, et même sensiblement en rogne.
Comme je m'étais promis de programmer cette après-midi là, je me suis mis au travail malgré tout. J'ai commencé par corriger quelques bugs qui trainaient sur mon CMS, puis j'ai attaqué mon nouveau projet, un forum web. Et sans même que je m'en rende compte, quelques heures plus tard j'étais totalement zen. Plus de trace de colère ou de stress, j'étais simplement bien. Mon code avait avancé, j'avais corrigé quelques vieux bugs récurrents, amélioré la qualité de l'application et apporté quelques fonctionnalités nouvelles.
J'avais surtout passé presque une après-midi complète à faire ce qui compte pour moi....
- 12/12/2009 Etre content de son week-endTrop souvent le dimanche soir je me reproche de ne pas avoir rangé cette armoire ou préparé tel papier important, ou de ne pas avoir fait plus de choses en général. Culpabilité, sentiment de n'arriver à rien, et les tâches en attente s'accumulent.
Quelques remarques :- je suis dans une optique de productivité à tout crin, probablement un peu trop critique
- j'ai bien amélioré ma situation depuis quelques mois, et de plus en plus de projets avancent
- malgré tout certaines choses doivent être faites
Ma solution est inspirée du Cycle tiré du livre Admin Sys : gérer son temps, et d'une pratique trouvée sur ZenHabits, les Most Important Tasks : noter sur une simple feuille tout ce que je souhaite réaliser dans mon week-end...
- 29/11/2009 Le jour de la FinIl m'est arrivé une étrange aventure, la première du genre, samedi dans le métro. J'ai pour habitude d'utiliser les temps de trajet pour lire les blogs que j'apprécie, au moyen d'un agrégateur web et de la mirifique connexion 3G- de mon opérateur. C'est assez confortable, parfois rapide, et cela me permet de ne pas me laisser submerger par les billets à lire sans pour autant passer du temps sur l'ordinateur pour cela.
Hors, hier, alors que je transhumais vers le quartier japonais de Paris, survint un évènement impensable et nouveau : je n'avais plus rien à lire dans mon agrégateur. Je n'ai pas immédiatement compris ce qui m'arrivait, j'ai d'abord accusé le logiciel d'avoir un dysfonctionnement, avant de me rendre compte de la vérité : j'avais tout lu, y compris les billets en retard. Quel choc ce fut...
- 23/11/2009 De l'accumulation de valeur, et de sa pérénitéJ'ai entrepris depuis quelques mois de vider tout ce qui me sert d'inbox, c'est à dire mes zones de stockage avant action. Rentrent dans cette catégorie par exemple
- ma boite au lettre (tant électronique que virtuelle)
- les corbeilles à papier où se posent les lettres arrivées, les documents à lire
- les articles à lire dans mon agrégateur
- les bacs où je dépose les objets que je dois réparer, ou qui doivent servir à améliorer quelque chose dans la maison
Bref, tout ce qui est en attente d'une action de ma part.
Ce dont je me suis rendu compte, c'est qu'une fois une inbox vidé- d'une part il est plus facile de la maintenir ainsi (cela tombe sous le sens, mais je confirme par expérience)
- surtout, on se rend compte que le rythme de remplissage n'est pas aussi élevé qu'on pouvait le penser : en réalité, le sentiment de trop plein d'une inbox vient parce qu'on revoit régulièrement le "stock" des choses en attente, et pas forcément parce qu'elle se remplit trop vite
Concrètement, une fois mes courriels vidés, la boite d'arrivée n'explose pas si je ne lis pas mes courriels pendant deux jours. Les billets à lire dans mon agrégateurs ne se multiplient pas tous seuls, une fois que j'ai fait le ménage...
- 18/11/2009 De l'importance des bons réflexesUne mésaventure qui s'est bien terminée ce soir me rappelle une bonne pratique d'organisation : avoir un lieu unique, fermé et protégé où je mets toutes les choses réellement importantes pour moi.
Cela peut être un objet de valeur, un bijou, un cadeau particulièrement précieux, des papiers officiels, des objets très utiles. Cela peut être n'importe quoi du moment que leur perte serait grave, et me pousserait à retourner la maison jusqu'à mettre la main sur ce papier. Dans mon cas c'est un simple tiroir, mais toute chose non déplaçable et qui ne puisse être colonisé par des affaires de moindre importance fera l'affaire.
En l'occurrence il s'agissait de ma carte grise, la retrouver facilement m'a épargné du temps et de l'angoisse. Et au passage, avoir une copie numérique de tous les papiers importants peut non seulement aider en cas de perte, mais aussi plus simplement quand il s'agit de les envoyer aux organismes officiels qui communiquent via Internet, ou d'en imprimer facilement des copies papiers.
- 10/11/2009 1,2,3 je n'oublierai pasJe l'applique déjà depuis quelques années, et je l'ai retrouvé récemment dans un article de Lifehacker : une technique très simple qui permet de ne jamais oublier les petits objets importants que l'on doit toujours avoir sur soi.
Ma manière de l'appliquer est simple : quand je sors j'ai toujours trois objets sur moi qui me sont nécessaires. Ce sont mes clefs, mon porte-feuille, et mon téléphone. A chaque fois que je quitte un lieu, je me suis créé le réflexe de vérifier ces trois objets, avec un petit mantra : argent, clef, téléphone. Je touche chaque objet à travers la poche ou dans mon sac pour m'assurer de sa position. Si cette position est toujours la même l'automatisme semble fonctionner encore mieux...
- 07/11/2009 Le stock ne produit pas de valeurHormis l'avantage d'avoir des fournitures disponibles immédiatement, le stock ne produit aucune valeur.
Il peut s'agir de choses matérielles, comme ces disques durs que j'ai commandé il y a quelques semaines maintenant, et qui attendent toujours que je les installe. Ils ne servent à rien, et je risque même de les abîmer ou de me rendre compte trop tard qu'ils sont défectueux.
Il peut s'agir de choses immatérielles, comme ces signets que j'entasse dans mon navigateur, ou ces articles à lire que je laisse dans mon agrégateur. Tant que ne le les lis pas, ils se contentent de prendre de la place dans un coin du disque. Un signet vieux de plusieurs mois a toutes les chances d'être périmé, soit parce que le sujet traité ne m'intéresse plus, que je suis passé à autre chose, ou que l'information n'a plus de sens, ou encore que j'ai trouvé la solution...
- 01/11/2009 Travailler plus pour penser plusDepuis que je pratique GTD, d'une part je transfère tout ce qui demande une action vers ma liste de choses à faire, et de l'autre en me concentrant sur la livraison de valeur, je m'attache à clore les projets en cours, à les terminer. Dans les deux cas, je sors les pensées associées de mon esprit, un peu comme Dumbledore stocke ses souvenirs dans sa pensine.
Le gain ressenti est que mon cerveau a alors une totale liberté... d'aborder d'autres projets, qui étaient jusqu'alors en sommeil!
L'inverse semble également vrai : en cas de bouchon, les nouveaux projets ne peuvent entrer dans notre esprit. A quoi bon de toute façon puisque le travail n'avance pas? Plus concrètement, un projet pas tout à fait terminé occupe de la place, et empêche le cerveau de travailler sur les autres. C'est une notion dont on m'avait parlé déjà sous cette forme à propos de la PNL, et que GTD appelle Open Loops (boucles ouvertes, que je comprend dans le sens "qui tourne sans fin").
Plus on termine de projets, plus on peut en aborder de nouveaux. Je vous laisse, je dois rayer quelques tâches à faire.
- 18/10/2009 Action ou réaction : le cas de l'écritureJe me suis remis à écrire sur ce blog depuis la fin septembre. Un peu comme un défi, tenter d'approcher un billet par jour, me remettre à écrire, en ajoutant une catégorie, un thème, celui de l' amélioration volontaire de sa propre vie. Pour faire écho au précédent billet, et tirer un premier bilan d'étape, je dirais que pour tenir ce rythme, il faut être dans l'action, être pro-actif. Comme pour tout rythme soutenable.
Si j'écris mes billets un peu à l'avance, et qu'il ne me reste chaque jour qu'à en relire un avant de le publier, tenir le rythme n'a rien de difficile. SI par contre j'arrive vers la fin d'une journée en me disant qu'il me reste un billet à écrire, je suis en réaction : vais-je trouver l'inspiration sur le moment? Vais-je avoir le temps ce jour là?
Action - Réaction : sois je prépare, je décide d'écrire quand j'ai une idée qui m'intéresse, ou je me force à écrire quand j'ai un peu de temps; soit je laisse le hasard de l'inspiration et du temps disponible décider. Le plus souvent, il décide mal!
Un peu parallèlement, j'ai le rêve d'écrire. Pour le blog, certes. Du code informatique, aussi. Mais surtout des histoires, des nouvelles, des poèmes, des romans, et que sais-je encore. J'ai déjà quelques nouvelles sur ce site, quelques nouvelles inachevées, mais cela reste en grande partie un rêve. Si je ne décide rien, rien ne se fera. Si je ne décide rien j'arriverai à la fin de la partie sans avoir vécu ce rêve. Je m'en vais donc finir de monter mon pupitre...
- 18/10/2009 Action ou réaction?Une chose apprise en jouant au Go est que celui qui mène la partie oblige son adversaire à réagir à ses coups, à se défendre. Car ainsi il peut le mener à commettre des erreurs, ou même à une situation où la défaite s'imposera. Il en est de même pour les autres jeux, et la vie réelle.
Quand on est limité à réagir à la situation, que l'on n'a pas le choix de ses mouvements, on ne contrôle pas sa vie. On ne décide de rien, tous nos coups sont forcés. Cela se produit quand on laisse la situation décider à notre place, quand par exemple on repousse l'écriture d'un devoir, ou le rangement d'une armoire, la réparation d'une voiture. A un moment, notre inaction laissera la place aux autres, ou au mauvais hasard, de décider pour nous. On aura une mauvaise note, après avoir travaillé tard. On sera forcé de fouiller l'armoire encore et encore pour retrouver tel papier important pour le lendemain. La voiture tombera en panne au plus mauvais moment.
Dans le Go, on connaît son adversaire. Dans la vie il est plus immatériel, ce qui nous place face à nous même : si nous n'agissons pas, nous sommes notre propre ennemi, car il y a peu de chance que les autres ou le hasard prennent les meilleures décisions à notre place. Compter sur la chance est une chose, mais en se répétant "aide toi et le ciel t'aidera".
Au final, il y a un coup qui arrivera fatalement, et qui sifflera la fin de notre partie. C'est la seule certitude absolue. Donc avant qu'il survienne, jouons notre meilleur jeu!
- 12/10/2009 Ce n'est pas possible!Combien de fois ais-je dit cela? Combien de fois m'a t'on prouvé le contraire? Et combien de fois je l'ai prouvé à d'autres?
C'est un réflexe assez fréquent de juger une chose impossible sans véritable analyse. Parce qu'on ne l'a jamais fait, ou parce qu'une fois on a échoué. Ou parce qu'on est fatigué, voire irrité contre la personne qui propose. Ou parce que l'on a peur. De l'échec, de la réussite, du travail que cela va demander.
Pourtant, presque à chaque fois il se trouve un interlocuteur pour nous prouver le contraire, pourvu que l'on ne se soit pas verrouillé sur notre incapacité. Parfois même on se rend compte tout seul qu'il existe un moyen.
Cette phrase "ce n'est pas possible" doit devenir un déclencheur, qui invite à se poser la question sérieusement : pourquoi, réellement pourquoi?
Souvent le pourquoi montre que l'action est possible, et que le blocage est ailleurs...
- 11/10/2009 On ne se coupe qu'avec un couteau mal affûtéUne réflexion qui m'est venue en préparant un sandwich au rôti ce matin : je découpais la viande avec un couteau acheté lors de notre voyage au Japon, couteau particulièrement tranchant et permettant de couper très fin.
Ce couteau m'invite à être profondément dans le présent.
D'abord parce qu'il est très efficace, que c'est un bel outil.
D'autre part, parce qu'il peut autant trancher le rôti que mon doigt.
Donc j'ai profondément besoin d'être dans le présent, conscient de ce que je fais. Je dois ensuite le laver et le sécher, prendre soin de lui pour qu'il reste exceptionnel.
Il me donne un retour immédiat dans son travail, dans mes erreurs/inattentions et dans le manque d'entretien.
Ce qui justifie l'adage du titre, ou permet de l'écrire : on ne se coupe qu'avec son manque d'attention.
- 08/10/2009 Comment transporter son bureau sur son dosPassant chaque jour de mon bureau professionnel à mon bureau à la maison, je transporte toujours avec moi une masse de papiers. Certains demandent une action rapide, d'autres sont à lire, d'autres seront nécessaires lors d'un RDV, d'autres sont à enlever, ...
Ma solution a été de prendre un trieur-cartable (en photo ci-contre) chez Muji, d'en découper le rabat, et de le glisser dans la superbe sacoche cuir que ma compagne m'a offert. Ainsi mes papiers sont classés, et j'ai toujours avec moi le nécessaires. Les onglets utilisés sont au nombre de six :- en cours : mon cahier de note (Muji encore), les papiers que je dois sortir au bureau pour les traiter, ...
- urgent : ce qui ne doit pas attendre
- garder : ce qui sera utile prochainement (ordonnances médicales, examens à montrer au médecin, papiers à montrer lors d'un RDV, ...)
- lire : une réserve d'articles et petits fascicules pour occuper mes moments d'attente, le temps de transport, ...
- références : enveloppes, photocopies de documents que je dois souvent sortir (preuve de domicile en ce moment par exemple)
- maison : tout ce que je dois transférer dans mes dossiers chez moi
- 06/10/2009 Getting things done, apprendre en ligneGetting Things Done, alias GTD, est une technique d'auto-organisation, un outil méthodologique. Ma traduction est "faire que les choses avancent", car le but est bien là : dépasser la procrastination, les hésitations et les projets qui attendent des mois, et simplement faire les choses.
Globalement, l'idée est de capturer toutes les tâches dans un système (pas forcément informatisé), de s'en libérer l'esprit, et d'avoir pour chaque projet que l'on souhaite réaliser des actions réelles, c'est à dire des choses à faire qui nous rapprocherons du but. De plus les tâches sont regroupées par contexte, ce qui permet par exemple de passer tous les appels téléphoniques d'un coup, ou de n'oublier aucune course dès que l'on est en déplacement.
J'ai réuni quelques liens français et anglais pour apprendre GTD. A l'origine c'est un livre, écrit par David Allen, mais de nombreuses ressources permettent de démarrer en ligne...
- 29/09/2009 Ouverture de la section "vivre mieux" sur mon blogLa majorité des blogs que je lis depuis quelques temps (en dehors des blogs BD) tournent autour du "life hacking" ("bricolage de vie", afin de l'améliorer) ou du uncluttering ("suppression de l'inutile qui nous encombre").
Bref, le but est de vivre mieux, en réduisant l'inutile (tant matériel que dans les actions), simplifiant ce qui peut l'être, utilisant des techniques de productivité, choisissant les bons outils, ...
Produire plus de valeur, de choses qui ont du sens, mais sans pour autant travailler plus.
Mes blogs préférés dans ce domaine se nomment Unclutterer, Becoming Minimalist, Zen Habits ou Life Hacker. Chacun apporte une vision différente, des astuces.
Cette nouvelle rubrique me servira à relayer les billets que j'ai mis en application avec succès, et à signaler quelques points de vues et astuces personnels. Qui sait, avant de créer un équivalent français? Mais pour que ce travail reste simple, il faudrait une équipe.
Rubriques des billets
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26/08/2013 - Systeme
- 04/05/2012 Le temps qu'il resteDimanche après-midi, le week-end s'est bien passé, un certain nombre de choses agréable et/ou utiles ont été faites. Je regarde l'heure, et je me dis que 16h30 est une bonne heure, et qu'il me reste pas mal de temps avant la fin de la journée. Sauf que... il y a une machine à étendre, quelques légumes à cuisiner, du temps à passer avec ma Douce, un article à écrire pour mon blog (check!), des proches à appeler, peut être un film à regarder... bref, si je fais comme au boulot et que j'essaie de dresser un planning prévisionnel de ma soirée, je me rend compte qu'elle se réduit comme peau de chagrin, et ma malédiction est que cela me déprime.